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Commentaire | La décennie de tous les supplices

 

On doit reconnaître que l’image de la Tunisie dépend encore des déviations dans lesquelles les gouvernants de la décennie noire l’avaient entraînée. On parle de 2.200 milliards extorqués des caisses de l’Etat, rien que pour indemniser et dédommager les personnes qu’on qualifiait d’opposants à l’ancien régime !…

Il n’est plus difficile de le démontrer, et la majorité écrasante des Tunisiens en est parfaitement consciente : la situation actuelle dans laquelle se débat aujourd’hui la Tunisie est la conséquence directe de la mauvaise gouvernance du pays tout le long de la décennie de tous les supplices.

La Tunisie se serait ainsi installée sur une montagne de dérives. Trop risqués car soutenus par des gouvernants privés de légitimité, de discernement et surtout de compétence.

Ce qu’ils cherchaient en ce temps-là n’était pas tant d’être appréciés comme des responsables vraiment capables de tirer le pays vers le haut et de lui donner plus de grandeur, mais plutôt de privilégier leurs intérêts personnels et partisans, et se cacher derrière de faux alibis. Convaincus qu’ils étaient — et ils le sont toujours — que la Tunisie et les Tunisiens leur sauront gré de voir leurs limites s’exposer et défiler partout où ils passaient. D’ailleurs, ils ne s’étaient jamais arrêtés,  même pas lorsqu’ils avaient réalisé qu’ils n’en finissaient pas de déborder.

Nous entendions souvent le même discours, la même démagogie, le même populisme au sujet de la réhabilitation du pays. Mais jamais, ou presque, les débats d’idées, les questions de fond, le sens de la bonne formule.

Les valeurs et toutes les significations auxquelles elles se rattachent n’avaient aucune raison d’être. Le modèle politique, économique et social, tel qu’il était revendiqué en ce temps-là, était affecté par des considérations et des arguments qui n’avaient aucun rapport avec la Tunisie.

Loin, trop loin des pratiques régulières

Les besoins des Tunisiens dans leur quotidien, leurs attentes et leurs aspirations  ne faisaient pas assurément partie des priorités absolues des  gouvernants de l’époque. Une façon de reconnaître l’échec de tous ceux qui s’étaient érigés en décideurs. 

On doit admettre d’abord que la classe politique avait assurément tort lorsqu’elle avait laissé l’avenir du pays au pouvoir de quelques personnes et qu’elle n’avait rien fait pour y remédier. C’est pourquoi nous pensons que sa responsabilité dans la décennie noire est totalement engagée même si certains acteurs politiques n’y étaient pas partie prenante. Personne ne semblait toutefois s’inquiéter des débordements qui avaient plus que jamais atteint une situation de non-retour.

On doit reconnaître enfin que l’image de la Tunisie dépend encore des déviations dans lesquelles les gouvernants de la décennie noire l’avaient entraînée. On parle de 2.200 milliards extorqués des caisses de l’Etat, rien que  pour indemniser et dédommager les personnes qu’on qualifiait d’opposants à l’ancien régime.

Loin, trop loin des pratiques régulières, l’action politique n’était point une référence de démocratie et de liberté d’expression. Elle s’était transformée en un paramètre de rémunération et de comptes bancaires.

Cela, personne ne semble plus aujourd’hui l’ignorer et il ne faut pas chercher ailleurs les raisons de l’actuelle crise économique, aussi profonde et aussi compromettante soit-elle.

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